Il est naturel que des algues soient présentes en petite quantité dans un étang ou un bassin de jardin. Lorsqu’elles prolifèrent, elles sont la source de nombreux inconvénients ce qui nécessite d’agir avant que la situation ne devienne incontrôlable, voire catastrophique. Mais ne perdons pas de vue que c’est là le signe d’un déséquilibre sous-jacent qu’il faut identifier, afin de traiter la cause plutôt que ses effets.
On en recense un très grand nombre, dont l’aspect est plus ou moins filamenteux, la consistance visqueuse ou spongieuse. Leur couleur varie du vert au rouge en passant par le brun. Elle est déterminée par les caroténoïdes présents dans les chloroplastes de l’organisme. Certaines algues possèdent de minuscules flotteurs. D’autres forment des agglomérats flottants ou encore produisent des brins filamenteux qui couvrent comme du gazon les parois du bassin sous la surface de l’eau.
Les algues sont elles nuisibles ou dangereuses pour la vie du bassin ?
Les algues servent de nourriture à un certain nombre de petits animaux de l’étang, notamment les escargots d’eau (limnée, planorbe). Elles forment également un matelas chaud et confortable sur lequel les animaux peuvent prendre le soleil comme la magnifique grenouille rousse en haut de cette page.
Grâce à la photosynthèse, les algues produisent de l’oxygène tout comme le font les plantes aquatiques immergées.
Elles débarrassent aussi l’eau de ses éléments polluants, tel l’azote produit par les poissons du bassin. C’est pourquoi certaines algues sont utilisées dans le traitement des eaux usées.
Cette capacité à oxygéner et à filtrer l’eau en fait donc des contributeurs utiles à la vie des habitants du bassin.
Alors où est le problème me direz-vous ?
Un look négligé et une capacité de reproduction quasi explosive
Ce qui les rend si indésirables dans un jardin aquatique, c’est leur aspect inesthétique et leur capacité à se reproduire si rapidement.
Vues de très près, à la loupe binoculaire par exemple, une algue verte peut présenter une structure digne d’intérêt comme n’importe quel organisme vivant. Mais quand on les observe à l’œil nu, on ne distingue qu’un amas informe d’aspect cotonneux ou filamenteux qui s’insinue dans le moindre espace et finit par recouvrir les autres plantes en les défigurant.
Les algues croissent beaucoup plus vite que les plantes aquatiques : en cas de déséquilibre biologique, elles tirent profit de l’excès de nutriments et envahissent rapidement toute la surface. Elles empêchent la lumière de pénétrer sous l’eau, ce qui met en péril la vie des plantes immergées et celle des poissons. Si l’on ne fait rien, leur prolifération est une menace pour les habitants du bassin condamnés à une mort lente par asphyxie.
Les causes les plus fréquentes
La prolifération des algues est fréquente au printemps, lorsque l’eau se réchauffe. Les éléments nutritifs provenant des débris accumulés au cours de l’hiver sont abondants, mais les plantes aquatiques dont la croissance est plus lente et plus tardive, ne sont pas encore suffisament développées pour concurrencer les algues.
Il se peut aussi que votre bassin manque de plantes aquatiques capables à la fois d’absorber les éléments nutritifs présents dans l’eau. Ajoutez quelques plantes afin de couvrir 50 à 70% de la surface de l’eau. En créant de l’ombre, le feuillage limitera la surchauffe de l’eau. Pensez aux nénupharx dont les feuilles s’étalent rapidement, à l’élodée et au cératophylle qui sont d’exellentes oxygénantes, ainsi qu’à des flottantes la jacinthe d’eau.
Les algues ont besoin de lumière pour la photosynthèse et ne peuvent pas vivre sans elle. Elles prospèrent aussi quand l’eau est chaude, c’est pourquoi on les trouve souvent dans les bassins peu profonds et et très ensoleillés.
Une cause fréquente d’un déséquilibre de l’eau est un trop grand nombre de poissons par rapport au volume d’eau disponible. Ce qui favorise la production d’azote issu des déchets des poissons. Hors, les algues aiment l’azote. Vérifier donc que vous disposez d’au moins 100 litres d’eau pour chaque poisson de 15 centimètres.
Un excès de nourriture distribué aux poissons est une autre cause fréquente. La nourriture distribuée doit être consommée dans les minutes qui suivent. Les aliments en excés se dégradent au fond du bassin et produisent des niveaux élevés d’ammoniac et de nitrites dans l’eau et réduit les niveaux de pH. La décomposition des aliments étant un procédé aérobie, elle abaisse également les niveaux d’oxygène dans l’eau.
Prévenir plutôt que guérir…
En pratique, la prévention consiste tout simplement à priver les algues des nutriments qui sont à l’origine de leur prolifération. Voici donc quelques pistes à suivre pour identifier la cause du mal et prendre des mesures préventives…
Ne laissez pas les algues s’installer.
Dès le début du printemps, dès que vous constatez que leur nombre commence à croître, faites un nettoyage en extrayant les algues manuellement. Aidez-vous d’une petite branche pour les enrouler comme vous le feriez avec des spaghetti. C’est un peu long à faire, mais c’est très efficace, surtout si on s’y met à plusieurs !
Si les algues reviennent, il faudra trouver la cause de cette prolifération afin de pouvoir rétablir l’équilibre essentiel à la santé du système. Car comme en médecine, la prévention est le meilleur des remèdes.
En toutes saisons, veillez à ce que les feuilles mortes et autres matières organiques ne se décomposent pas dans l’eau. Retirez-les, manuellement ou à l’aide d’un skimmers et nettoyez régulièrement le systèmes de filtration. Certaines bactéries bénéfiques vendues dans le commerce peuvent aider à cette tâche en consommant de la matière organique.
Retirez à la main les algues pour éviter qu’elles ne se décomposent et n’alimentent d’autres algues en formant un cercle vicieux !
Dès la conception du bassin, prévoyez une profondeur supérieure à 60 cm. De cette manière, on peut réduire la pénétration des rayons du soleil dans les endroits les plus profonds du bassin, où un grand volume d’eau peut se maintenir à une température assez fraîche en été.
Faites fonctionner l’aération, filtrez et faites circuler l’eau plus rapidement. Assurez-vous que la pompe et le filtre ne sont pas sous-dimensionnés par rapport à la taille de l’étang. Cela aura pour effet de réduire les poches chaudes, accélèrera la filtration (maintenez le filtre propre régulièrement) et ajoutera de l’oxygène car la décomposition des débris épuise l’oxygène).
Offrir un lieu permettant aux bactéries bénéfiques de croître, comme un bio-filtre, les roches, les plantes, les médias filtrants.
Nettoyez les filtres au moins une fois par jour jusqu’à ce que l’eau redevienne limpide.